En immersion chez un ferrailleur du quartier de Gèze, qui récolte, trie et recycle les métaux, Meher Kafalian a plongé son regard au cœur de ce huis-clos complexe, scène d’une tension entre la dynamique brutale, autoritaire, des machines l’architecture labyrinthique du lieu et le chaos indomptable des déchets. Avec ces machines imposantes, particulièrement bruyantes, qui apparaissent telles des fossoyeuses dans ce cimetière industriel, le photographe trouve une métaphore aux processus massifs de destruction qui menacent et fragilisent le quartier. Se sentant lui-même aussi minuscule que vulnérable, il nourrit néanmoins à leur égard une fascination qui fige sa perception dans une contemplation esthétique. Les pinces, les presses, les broyeurs et les conteneurs qui habitent l’espace peuvent alors passer à ses yeux pour autant d’outils d’artiste qui donnent aux carcasses de voitures, aux amas de métaux ou aux rebuts d’électroménager les traits de sculptures déstructurées ou d’installations miroitantes.
Immersed in the world of a scrap dealer in the Gèze district, who collects, sorts, and recycles metals, Meher Kafalian cast his gaze into the heart of this complex enclosed space, a scene of tension between the brutal, authoritarian dynamics of the machines, the labyrinthine architecture of the place, and the untamable chaos of the waste. With these imposing, particularly noisy machines, appearing like gravediggers in this industrial cemetery, the photographer finds a metaphor for the massive processes of destruction that threaten and weaken the neighborhood. Feeling as tiny and vulnerable as he does, he nevertheless nurtures a fascination for them that freezes his perception in an aesthetic contemplation. The claws, presses, shredders, and containers that populate the space can then appear to him as so many artist's tools, giving the car carcasses, heaps of metal, or appliance waste the traits of deconstructed sculptures or shimmering installations.
Texte écrit par / Text written by  Florian Gaite
Centre photographique Marseille, 
“Partou sof o bon endroa” avril 2024
Extrait d'un documentaire (16’36):  France. 2024
Une édition à partir des photos de cette recyclerie, qui s'appelle "P.R.O.F.E.R.", montre les détails de cet établissement. À part les vues générales, on y voit les murs rayés par les machines et par différents types de métaux.
An edition based on photos of this recycling center,
called "P.R.O.F.E.R.", showcases the details of this establishment. Besides the general views, it captures the walls scratched by the machines and by different types of metals.
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